Le 16 avril, l’UPJB et l’Institut Marcel Liebman ont accueilli Mateo Alaluf. Son dernier livre Le socialisme malade de la social-démocratie est paru au mois de mars aux éditions Syllepse.
Au terme d’un siècle et demi d’existence qui a façonné l’Europe et marqué le monde, la social-démocratie a-t-elle encore un avenir ? Assistons-nous à la fin d’un cycle politique et social, ou au contraire, les restes de la social-démocratie sont-ils moins inutiles qu’il n’y paraît de prime abord ?
Ce qui est mort dans le socialisme apparaît clairement au terme d’un parcours, basé principalement sur cinq pays à l’origine de la social-démocratie, Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne et Suède. Au moment où il sombrait en Europe, le socialisme semble avoir retrouvé sa radicalité outre-Atlantique avec Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez. Le legs du socialisme, produit d’une histoire séculaire, permet-il de formuler à présent l’hypothèse d’une gauche de gauche ?
Rien n’est sûr pour l’avenir. Dans le monde d’après le coronavirus, l’extrême droite national-populiste est prête à occuper partout l’espace laissé vacant par la social-démocratie défaillante. L’hypothèse socialiste radicale pourrait briser cet élan destructeur et porter l’espoir d’une perspective politique émancipatrice. Le legs subversif du socialisme est multiple, comme les classes populaires. Il doit pouvoir s’incarner dans toutes les sensibilités de la gauche, socialiste rénovée, gauche radicale et écologiste.
Matéo Alaluf, docteur en sciences sociales, spécialiste des questions relatives à l’emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre formation et emploi, répond aux questions de Francine Bolle.
Francine Bolle est docteure en Histoire, maître de conférences à l’ULB, coordinatrice de l’Institut Marcel Liebman, spécialisée en histoire du mouvement ouvrier et en histoire syndicale belge, elle a réalisé sa thèse sur La mise en place du syndicalisme contemporain et des relations sociales nouvelles en Belgique (1910-1937).